Suite et fin sur les familles Lavoie. Les Lavoie et les Coutu. Sans trop s’éloigner dans le temps, disons que c’est parmi les enfants de Joseph Lavoie et de Archange Marion, mariés à Berthier le 29 juillet 1828, qu’on retrouve les trois frères Lavoie : Hercule, Joseph et Rémi. À diverses époques, ils s’établiront à Saint-Donat et à Notre-Dame-de-la-Merci. Mentionnons tout de suite que les familles Lavoie et Coutu se connaissent depuis longtemps. En effet, les deux frères Lavoie, Hercule et Joseph, ont épousé les deux soeurs Coutu, Élise et Anastasie. Elles ont pour frères Régis, Césaire, Léandre et le curé Alexis-Henri Coutu qui fonde en 1874 la paroisse de Saint-Donat. Les Lavoie étaient donc très au courant du projet d’ouverture d’une nouvelle paroisse au nord de Chertsey.
Saint-Jean-de-Matha, 1871. C’est dans le rang Saint-Pierre que Hercule Lavoie et Élise Coutu élèvent leurs six enfants. Marie et Omer vont à l’école, tandis que Philomène, Joseph, Abraham et Georges trop jeunes, demeurent à la ferme. Maintenant, passons à Joseph Lavoie. Il est le premier des Lavoie à fouler le sol Donatien. En 1881, la famille de Joseph Lavoie et de Anastasie Coutu compte cinq enfants : Emma, Donat, Joseph, Alexis et Césaire.
Saint-Donat, d’où vient ton nom ? Bien qu’aucun écrit ne nous indique la provenance de ce nom, outre que c’est celui d’un saint italien, l’hypothèse suivante peut s’avérer intéressante. Même si la paroisse remonte à 1874, les registres, eux, débutent avec le baptême de Donat Lavoie, fils de Joseph et de Anastasie Coutu, le 23 juillet 1873. Le curé A.H. Coutu aurait-il été inspiré du premier enfant né au lac Archambault ? D’autre part, cette date nous informe que Joseph Lavoie était déjà établi à la Colonie Coutu, nom que l’on donnait à cette mission avant de lui attribuer celui de Saint-Donat. En 1875, Joseph Lavoie occupe sur le chemin Coutu, dans le 3e rang Lussier, les lots 23 et 24. Il a 12 acres de défrichés auxquels s’ajoutent une maison et une grange. Quant à Rémi Lavoie, il se marie à Saint-Thomas de Joliette le 23 septembre 1872 avec Helmina Latour, dit Forget. Bien qu’il soit compère et présent au baptême de Joseph Donat Rémi Lavoie en 1873, son épouse Helmina, qui détient un diplôme d’école élémentaire, est engagée à l’école du village en septembre 1888.
Note. À M. Paul Aubin, de Lacorne en Abitibi. J’ai bien reçu votre lettre en date du 6 février dernier. Je l’ai trouvée enrichissante et je vous remercie. D’ici peu, je vais correspondre avec vous. Entre temps, dites bonjour aux anciens de Saint-Donat qui ont pris racine en Abitibi.
Ciupka Films. Il y quelques jours, les productions Ciupka Films terminaient le tournage d’une vignette à caractère historique à Saint-Donat. Pour y avoir collaboré de près dès les premiers instants, je me réjouis de cette nouvelle expérience. Pour en connaître davantage, je vous invite à lire l’article de Mlle Annie Lafortune dans la présente édition.
Mais avant de vous quitter, des remerciements s’imposent. En premier lieu, je remercie les productions Ciupka Films d’avoir choisi Saint-Donat comme lieu de tournage. Bien que les exigences du métier de cinéaste, ainsi que l’organisation qui entoure cette production, laissent très peu de place à une participation du public sur un plateau de tournage, je lève cette fois-ci mon chapeau à M. Richard Ciupka pour m’avoir permis, à moi et à ma famille, de vivre une telle expérience. Également, je ne peux laisser sous silence les gens de Saint-Donat qui ont bien voulu répondre à mon appel. Je vous dis merci et j’espère que vous avez apprécié l’expérience. Pour ma part, cela m’a encouragé à défendre et à parler davantage de l’intérêt de sauvegarder notre patrimoine naturel et le peu qu’il nous reste de notre patrimoine bâti. Je souhaite que cet événement ait comme impact d’éveiller les consciences contre les coupes de bois abusives qui dégarnissent jour après jour, nos belles forêts laissant derrière un paysage de désolation.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Avril 1991.