Ceci est le deuxième d’une série d’articles relatant l’histoire et les origines des premières familles à Saint-Donat. Nous avons vu dans l’édition du 2 mars dernier que la famille de Joseph Charbonneau avait quitté Sainte-Marguerite vers 1869 pour s’établir au lac Archambault.
À l’été 1870, l’arpenteur Carolus Laurier retourne dans le canton Lussier. Pour le seconder dans ses travaux, il engagera quelques hommes dans les villages voisins. Parmi ceux-ci, signalons Cyprien et Isaïe Miron. Ayant tous deux déjà travaillé à la construction du chemin Provost. Laurier ne pouvait choisir mieux. D’ailleurs, il relèvera sur son plan les défrichements de Cypriens et de son frère Élie Miron au sud ouest du lac Archambault. Ils faisaient chantier aur le futur lot numéro 13 du rang 1 dans le canton Archambault, aujourd’hui quelque part au sud-est de la maison de M. Roland Lavoie (route 329), mais sur le chemin du Chalet Wall (l’ancien chemin Provost).
Jusqu’en 1871, le canton Lussier n’aura fait l’objet que d’explorations de la part des arpenteurs. On n’effectuera la première subdivision en rangs et en lots d’une partie du canton Lussier et Archambault qu’en 1872.
Les Coutu - 1872. Au moment où Carolus Laurier se trouve au nord-est du lac Ouareau pour localiser le dernier rang du canton Chilton (Notre-Dame-de-la-Merci), l’abbé Alexis-Henri Coutu, alors curé de la paroisse de Saint-Théodore-de-Chertsey (1867-1874), lui a fait parvenir, de la décharge du lac Archambault, une dépêche lui demandant de venir le rencontrer. Le révérend A.-H. Coutu l’entretiendra de ses projets dans cette région, dont celui d’y fonder une paroisse. Fort de l’appui de l’Honorable Louis Archambault, il pressera Laurier de subdiviser le plus rapidement possible les lots à proximité du pont Coutu, soit les lots numéro 32, 33, 34, 35 et 36. Soutenu et encouragé par son frère le curé A.-H. Coutu, Régis aura été le maître d’oeuvre des débuts de la petite colonie du canton Lussier. Assisté de ses frères Léandre et Moïse qui l’ont suivi dans ce périple, Régis fera construire, dans un premier temps, un moulin à scie et un peu plus tard sous le même toît un moulin à farine. Le moulin terminé, on érigera une chapelle, des maisons et dépendances.
Autres recherches requises. Natif de Sainte-Élisabeth, Régis Coutu avait emprunté le chemin Provost pour se rendre à la baie de Tire. Maintenant, quant à savoir avec exactitude à quand remonte le projet du révérend A.-H. Coutu de fonder une paroisse au lac Archambault, les événements ayant contribué à ce choix demandent encore de la recherche.
Dans l’édition du 4 mai prochain du Journal, nous parlerons des premières familles qui devaient se rendre au pont Coutu pour faire scier leur bois, moudre leur grain et aussi se rassembler pour le culte. Devenu le centre des activités économiques et religieuses, le site du pont Coutu sera le premier emplacement de la paroisse et du village de Saint-Donat.
Avant de terminer, j’aimerais souligner que dans l’article du 2 mars dernier, page 10, il aurait fallu lire Victoire et non Victoria Renaud comme épouse de Joseph Charbonneau.
Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350, avril 1990