Wilfrid Aubin, bâtisseur de moulins

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Que l’on soit au temps de la Nouvelle-France où à l’arrivée des premières familles au lac Archambault, deux éléments demeurent primordiaux pour l’établissement d’un village, soit la construction d’une église et d’un moulin. Qu’il soit à farine ou pour scier du bois, il fallait des gens entreprenants et ingénieux pour les construire. Wilfrid Aubin fut l’un de ceux-là, à Saint-Donat.

Le 3 septembre 1883, à Saint-Donat, Wilfrid Aubin, fils de Pierre et de Célina St Pierre, prend pour épouse Mlle Anny Ritchie, fille de William et de Delphine Mireault. L’année suivante, il acquiert un lopin de terre dans le 4e rang du canton Lussier, sur les rives du lac Ouimet (Pimbina). Puis vers 1904, le coup d’envoi est donné.

Jusqu’en 1910, il est propriétaire du moulin à scie et à farine qu’il a construit au Pimbina. En 1911, il cède le moulin à son fils Joseph qui s’associe à son frère Louis l’année suivante. Après le Pimbina, Wilfrid ouvre en plein coeur du village une boutique de menuiserie, rue St-Donat, là où sont actuellement les Autobus Lac Archambault Inc. Entre temps, il construit un second moulin à scie à la Corniche, non loin des Serres de la montagne Noire, Il y vend et fait du bois de plancher en plus de posséder une chaufferie. Au printemps de 1912, Wilfrid Aubin est au nombre des syndics pour la construction de la nouvelle église, d’une sacristie et d’un presbytère à Saint-Donat. M. John Kinshella, entrepreneur-menuisier de Rawdon, est choisi pour diriger les travaux. Durant deux étés, celui-ci loge à la maison de Wilfrid Aubin qu’il vient à peine de terminer. Cette maison est l’ancienne épicerie de M. Maurice Charbonneau. M. Kinshella a dû certainement s’entretenir avec Mme Aubin sur leur patrie d’origine étant tous les deux Irlandais de souche, l’un protestant, l’autre catholique.

Au cours d’une maladie qui l’emporte en 1923, d’anciens compagnons de Wilfrid viennent à son chevet et se rappellent les bons moments qu’ils ont passés ensemble. Petrus Simard, Ovila Michaudville et Léandre Coutu étaient de ceux-là. Nous pouvons dire de Wilfrid Aubin qu’à travers ses nombreuses activités liées au travail du bois, il a contribué de façon significative au patrimoine architectural du village de Saint-Donat.
Je remercie cordialement M. Paul Aubin, de Lacorne en Abitibi, pour ses généreuses informations sur son grand-père, ainsi que sa soeur Bernadette, de Saint-Jovite. Ils sont tous les deux les enfants de Édouard Aubin.
Photo-vignette : La famille de Wilfrid Aubin et de Anny Ritchie, vers 1906. Rangée du haut à partie de la gauche : Édouard (marié à Théodora Brault) ; Gaspard (marié à Isabelle Berthiaume) ; Joseph (marié à Maria Provost) ; Louis (marié à Eva Juteau) ; et Honoré. Rangée du milieu : Annie (mariée à Raoul Tremblay) ; Anny Ritchie et Wilfrid, notre industriel ; Rose (mariée à Euclide Morin). Rangée du bas : Alice (marié à Télesphore Juteau) ; Chrysalogue ; Pierre (marié à Germaine Lavoie) ; Marie-Anne (mariée à Albert Monette) ; Marie-Ange (mariée à Alphonse Collin), et Frank (marié à Marie-Ange Lavoie).

Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Novembre 1991