Un héritage à partager (3)

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Voici le dernier de trois articles ayant pour thème << Quand Saint-Donat se souviendra-t-il ? >>. Illustrons encore une fois quelques projets et suggestions mettant en valeur notre passé.

Débutons avec le Camping Vallée Pimbina. En ce qui regarde le Parc du Mont Tremblant, secteur Pimbina, il serait très avantageux pour le Camping Vallée Pimbina de disposer d’un petit guide d’histoire sur cette partie du Parc à l’intention des visiteurs toujours avides de renseignements. Ce petit coin de chez nous n’a été qu’effleuré dans le livre sur l’histoire du Parc du Mont-Tremblant, écrit en 1981 par M. Marcel Fournier. Il y a tant de choses à connaître. Que l’on se souvienne des premières années de l’Hôtel du Camp Lajoie, des clubs de pêche, du Dépôt Cyprès, du chalet au lac des Sables et bien avant tout cela, dans les années 1860, de l’intention d”ouvrir un village au lac Cyprès.

Portraits d’époque. Pour une visibilité majeure, réaliser des cartes postales où se côtoieraient le passé et le présent de Saint-Donat. Le même principe pourrait s’appliquer pour un calendrier avec, au bas, des photos et des notes d’histoire rappelant les débuts du Château du Lac, du Manoir des Laurentides par exemple. Réaliser une série de brochures avec photos sur différents sujets qui ont marqué et contribué à l’histoire de Saint-Donat. Voici quelques exemples : la préhistoire et l’occupation amérindienne ; nos premiers découvreurs ou la saga de nos premiers curés colonisateurs ; le premier village et son rayonnement ; les premières familles et leur provenance ; le début de la villégiature, du tourisme ; nos notables ; nos institutions ; les Pensions et l’hébergement à Saint-Donat ; le chanoine Lionel Groulx ; la villa St Benoit ; le Club Ermitage ; les colonies de vacances ; l’évolution de notre économie ; l’art et la culture à Saint-Donat ; des événements comme l’accident d’avion sur la montagne Noire et le grand feu de 1941 ; les divertissements comme les premiers carnavals, les patinoires et clubs de hockey, les centres de ski, les courses de canots, le rond de course de chevaux ; la mine de silice ; la croix sur la montagne, et combien d’autres encore. Hommage aux premières familles de Saint-Donat.

Parmi tous les projets et suggestions que je vous ai proposés, il y en a un qui a une très grande importance pour moi, et c’est celui d’élever une plaque commémorative aux premières familles venues s’établir à Saint-Donat. Elle devrait être érigée en plein coeur du village à la vue de tous. Cet hommage aux premières familles rendrait ainsi honneur et respect au petit monde ordinaire, comme on les appelle, qui, trop souvent, semble oublié à Saint-Donat. On retrouverait sur cette plaque les noms des premières familles.
La généalogie est, après la philatélie, le deuxième loisir en importance au Canada ; cela intéresserait plus d’un visiteur, soyez assuré. Nul n’est prophète en son pays. Après que le réalisateur Richard Ciupka eut tourné une vignette historique à Saint-Donat pour Héritage Canada, que les condos Belle-Vue eurent également su tirer profit de notre histoire, qu’anciennement le restaurant La Bouffe à Fred eut réalisé un napperon relatant une partie de notre histoire, que de plus en plus de peintres de renommée internationale, comme Labelle, viennent croquer nos somptueux paysages et s’intéresser à notre histoire, une compagnie comme Interface est venue intégrer l’histoire de Saint-Donat dans son programme d’immersion française aux étudiants ontariens et américains qui chaque année nous visite.
Je serais même porté à croire que ces mêmes étudiants en connaissent déjà plus sur le patrimoine de Saint-Donat que les jeunes de chez nous. Je crois que le temps est venu d’aller de l’avant et de faire connaître notre culture. Parmi tous ces différents projets et idées que je vous ai démontré qu’il est faux de prétendre qu’il n’y a pas grand-chose à dire ou à faire de notre histoire et que cela intéresse peu de gens. Il est temps d’investir dans cette richesse qui nous appartient et qui caractérise bien ce que nous sommes.

Je lance donc une invitation à tous les Donatiens qui désirent voir se réaliser un de ces projets ou en formuler d’autres, d’en discuter avec les conseillers municipaux, leurs marguilliers, leur Chambre de commerce, leur comité de parent et leur Commission scolaire ainsi qu’avec tout organisme communautaire, entreprise privée qui voudrait vraiment que Saint-Donat se souvienne. Quant à moi, je ne peux que vous promettre mon entière collaboration à toute intervention visant la diffusion et la promotion de notre histoire. Relâche. En raison des nombreuses recherches que cela exige pour rédiger cette chronique, je me dois de faire relâche afin de me ressourcer. J’espère vous revenir dans un délai pas trop éloigné.

Avant de vous quitter, je désire souhaiter la bienvenue aux nouveaux abonnés d’Entrelacs. Je crois que la Municipalité a fait un bon choix pour informer ses citoyens en optant pour le Journal Altitude 1350. Je crois que la région de la Matawinie a besoin de se sentir solidaire et pour les localités qui en font partie, d’affirmer leur appartenance. Le Journal Altitude vous offre ce support.

Photo-vignette : Le Manoir des Laurentides au tournant des années 1950 ! Un autre de nos beaux fleurons de l’hébergement à Saint-Donat.

Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Mars 1992