Nos écoles entre 1883 et 1901 (2)Retour ligne automatique

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L’engagement des institutrices. Davantage dans les écoles de rang, l’engagement d’institutrices n’est pas chose facile. Pas de confort, des salaires pitoyables, des jeunes filles qui doivent le plus souvent s’arranger toutes seules dans ces écoles éloignées de tout et sans oublier la surveillance des bonnes moeurs chez elles. Pour toutes ces raisons et d’autres, le recrutement des institutrices qualifiées est difficile et pour cela on engage à l’insu du surintendant de l’Instruction publique de jeunes institutrices non diplômés et mariés. Bien sûr que le surintendant à l’occasion tolère ses écarts aux règlements, mais il faut son approbation. Sous l’aspect des salaires, le surintendant réprimande même les commissaires d’école de Saint-Donat. Il les accuse de ne pas payer assez leurs institutrices tout en leur soulignant de rendre la vie de celles-ci plus agréable. Voici une anecdote, celle de Mlle Cordélia Meilleur de Sainte-Agathe-des-Monts en 1887-1888 alors qu’elle s’explique au Surintendant. Le litige est que Cordélia Meilleur aurait prêté son diplôme d’institutrice à sa soeur Odina pour qu’elle puisse enseigner à Saint-Donat. Cordélia répond que celle qui a enseigné à Sainte-Agathe ce n’est pas elle (Cordélia), mais Victoria sa soeur. Elle ajoute qu’enfant Cordélia se faisait souvent appeler à la maison Odina. Y comprenez-vous quelque chose ? Le Surintendant non plus ! Voici quelques institutrices qui ont enseigné entre 1883 et 1902 : Zélia Sylvain (née Zélia Simard fille de Pierre - Petro - et de Angélique Matte, a épousé Damase Sylvain dont l’occupation en 1881 est "voyageur". Elle a 30 ans lorsqu’elle enseigne.) Emma Brault (Journal Altitude sept.1990, pp.6), Mathilde Houle (journal Altitude, déc. 1990, pp.6), Adèle O’Brien (de Repentigny), Cordélia Meilleur, Clothilde Meilleur (de Sainte-Lucie), Alphonsine Maguay, Olivine Brault-Lavoie, Exérina Latour dit Forget (épouse de Rémi Lavoie demeurant à Notre-Dame-de-la-Merci), Marie-Anne Lavoie (fille de George et de Marie-Claire Raymond, elle-même enseignante à Saint-Donat) et Domina Rivest. Parmi les présidents de la Commission scolaire, le curé Major est le dernier religieux a avoir occupé ce poste. On retrouve surtout à la présidence des commerçants, des industriels, des bourgeois ou des notables du village. Ce n’est pas un hasard, il n’y a pas seulement le prestige de la fonction, mais pécuniairement c’est avantageux : la construction des écoles intéresse les propriétaires de moulin à scie, de magasin général, de boutique de forge. Pour illustrer cela, avant que Bruno Godon (Président en 1901-1902) ouvre son magasin général vers 1895 (Journal Altitude, sept. 1992, pp.4) sur la rue Principale (chemin Coutu), les commissaires achètent leur matériel d’école et autre produit chez Noé Forget à Sainte-Lucie ou à Saint-Jérôme. La famille Coutu riche propriétaire terrien et fondatrice de la paroisse ne manque d’être présente au sein de la commission scolaire. Les frères Césaire, Moïse et Léandre Coutu occupent successivement le poste de commissaire de 1883 à 1885, de 1895 à 1898 et de 1895 à 1899. Le mois prochain je vous fournirai la liste des présidents de 1883 à 1929 et je poursuivrai sur les écoles entre 1901 et 1929. En rapport avec la photo voici la liste des élèves. Première rangée de gauche à droite : Clara Lafleur fille de Gédéon, Bertha Beauchamp fille de Jos , Annette Lavoie fille de Donat, Diana Beauchamp fille de Jos, Thérèse Regimbald fille de Jos, Raymonde Lavoie fille de Donat, Lucien Lavoie fils de Donat, Léonard Regimbald fils de Jos, Henri Lafleur fils de Gédéon, Gilbert Lafleur fils de Félix. Deuxièeme rangée : Cécile Beauchamp fille de Jos, Gabriel Lavoie fille de J.H. Lavoie, Jeanne Lafleur fille de Félix, Rose Anna Lafleur fille de Félix, Cécile Monette fille de Louis, Simone Regimbald fille de Jos, Jeanne Lavoie, institutrice et fille de J.H. Lavoie, Donat Lafleur fils de Gédéon, Jean Lafleur fils de Félix, Edouard Juteau fils de Edouard, Henri Beauchamp fils de Jos, Roland Lavoie fils de Donat, Ernest Regimbald fils de Jos. Si l’on exclut les élèves Monette et Juteau, les 24 élèves sont issues de 4 familles seulement ce qui est très courant à l’époque. Parmi les institutrices qui ont fait la classe à l’école de la Corniche mentionnons : Jeanne Lavoie fille de J.H. , Mlle Rose Ritchie, fille de Jos et de ; Jeannette Ritchie fille de Johnny et de Marie-Louise Brault ; Simone Simard fille de Omer, Antoinette Brisson fille de Omer, Jeanne Robert fille de Jos Robert et de Delphine Désormeaux ;

Photo-vignette : École no.4, construite sur le lot 7 du troisième rang du canton Archambault (auj. Près de chez Mme Henri Regimbald, rte 329), avec la classe de Mlle Jeanne Lavoie.

Il y eut deux écoles construites sur ce site ; il s’agit ici de la première. Photo prise vers 1926-27.

Source : Claude Lambert, anthropologue-historien, Journal Altitude 1350. Février 1994