Madame Patricia Perreault, kinésiologue et orthothérapeute Professionalisme et engagement

Histoire > Articles divers > Articles de Nicole Lajeunesse > Madame Patricia Perreault, kinésiologue et orthothérapeute Professionalisme (...)

Madame Patricia Perreault, kinésiologue et orthothérapeute
Professionalisme et engagement

Je voudrais vous présenter madame Patricia Perreault qui élabore et adapte des cours de cette profession paramédicale, la kinésiologie, afin d’appliquer un ensemble de traitements qui utilisent la mobilisation active ou l’énergie davantage passive (ou latente) pour rendre à une personne malade, blessée, en attente d’une opération ou en convalescence les gestes et la fonction des différentes parties du corps.
Patricia est née à Baie-Comeau, ce port situé sur la rive nord de l’estuaire du Saint-Laurent, mais ses intérêts l’ont menée où elle a pu se réaliser et, croyez-moi, elle en a eu des passions puissantes et continues. Toutes étaient liées à sa propension à aider les autres. « Moi, savoir que quelqu’un a besoin de moi, ça me stimule. Ça me pousse à agir » dira-t-elle à plusieurs reprises. Elle a donc été préposée aux bénéficiaires d’un CHSLD tant l’été que pendant ses études. La clientèle des aînés l’a toujours particulièrement interpellée : massages, doux effleurements pour les personnes en fin de vie, exercices adaptés, elle est un véritable cadeau pour l’organisme Pallia-Vie. « C’est pourquoi j’ai étudié ; ce que je fais ici, c’est ma mission ». Elle a pourtant commencé dans un domaine qui vous étonnera.
Son premier baccalauréat, elle l’a fait en science politique à l’Université de Montréal dans le but de devenir une journaliste qui écrit dans les journaux, fait de la radio ou de la télévision. À ce propos, elle a d’ailleurs rencontré monsieur Pierre Bruneau. Pourtant, dès la deuxième année,elle s’est rendue compte que ce n’était pas tout à fait cela qu’elle recherchait… La notion de prendre soin, la transmission par le mouvement, lui manquaient. Elle termine tout de même son bac et est bel et bien politicologue.
Parallèlement à l’aide aux aînés et à ses études, elle a dansé de l’âge de 10 ans à l’âge de 23 ans. Elle a même bénéficié d’une bourse qui reconnaissait son talent et l’aidait à poursuivre sa démarche avec Louise Lapierre, les Ballets Jazz, Eddy Toussaint ou autres. Ces noms évoquent chez toute personne un sentiment de fierté car leurs pas ont fondu ensemble tous les arts et les ont fait enjamber tous les continents. La danse lui sert beaucoup encore pour les cours qu’elle nous donne à Saint-Donat car la musique qui soutient nos avancées est choisie avec grand soin et chronométrée de façon à faciliter les mouvements.
À 27 ans, elle retourne à l’université en éducation physique – promotion de la santé (le baccalauréat en kinésiologie n’existait pas encore) et obtient son bac car la clientèle de 50 ans et plus, ce besoin de prendre soin, lui revient aussi fort qu’au début. Elle choisit d’être travailleuse autonome, de revoir et d’enrichir son savoir encore et toujours. Ainsi peut-elle se rendre sur place pour créer et instaurer un service de kinésiologie, faire des consultations privées ou donner des conférences. Elle en donne d’ailleurs beaucoup pour tous les types de clientèles, pour des compagnies pharmaceutiques, le service d’oncologie d’un hôpital ou un regroupement de gens affectés par le diabète. Si elle travaille fort partout où son savoir est requis, je crois qu’elle a accroché un bon bout de son cœur à Saint-Donat. Elle commence à enseigner à 8h45 et offre 5 heures d’exercices à des classes toutes différentes les unes des autres. Si on tient compte des apartés avec ses protégés ou des rencontres individuelles au CLSC, elle est ici un bon 6, 7 heures par jour. « Je me parle. Je ne veux pas m’attarder à savoir comment je me sens. Je veux être vraie. Je veux être forte. Donner à tout le monde le même service parce que tout le monde a droit au bonheur ». Pour Noël, elle organise un gros dîner où se mêlent aux élèves des médecins, l’infirmière et tous les intervenants en santé disponibles. Elle aura acheté tout ce dont elle avait besoin, ici , à Saint-Donat et s’il reste des victuailles, elle les offre à tous ceux qui les désirent. Patricia a deux beaux grands garçons : Charles et Simon. L’an passé , Charles a réalisé un document vidéo sur cet événement. Affirmer que son vox populi a été gratifiant c’est peu dire.
J’ai fait exprès pour ne pas dire dès le début que Patricia Perreault est aussi allée au Conservatoire LaSalle en science de la parole – communication théâtre. Son approche est basée sur la compétence, le respect, la justice et l’équité. Elle ne valorise personne en particulier mais valorise le groupe. « Chaque petite bataille, je la vois et je la mets en valeur. Je resterais ici tout le temps, j’ai même fêté mon anniversaire ici, dans vos bons restaurants ». Elle est tellement belle quand elle dit cela, elle a un magnétisme étonnant, rassembleur, vrai. Je me permets de lui glisser que, finalement, elle a réalisé tous ses rêves dont celui de devenir journaliste tellement son français est bon : le rythme, l’articulation, le vocabulaire, la modulation, tout y est.
Je termine en vous renseignant un peu. Les sessions sont offertes par le CLSC-GMF de Saint-Donat à des personnes qui souffrent de douleurs chroniques mais qui veulent faire de l’activité physique et qui sont recommandées à cet effet par leur médecin traitant. L’aide de l’infirmière, madame Annie Cadoret, est bien précieuse aussi. Tous travaillent en équipe afin que nous sortions de ces cours calmes, détendus, pleins d’entrain… et fatigués ! Pourtant, à mon cours, strictement personne n’a abandonné en chemin. On se fait réparer en quelque sorte si besoin est puis on revient avec le plus grand des plaisirs. Alors la façon dont le groupe nous accueille nous fait monter les larmes aux yeux.
Encore une fois, merci Patricia. En pensée, tous tes bénéficiaires signent avec moi.

Source : Journal Altitude, Nicole Lajeunesse